Bibilolo
opéra de chambre en 12 tableaux pour objets manipulés et claviers électroniques
musique Marc Monnet, mise en scène Arno Fabrethéâtre musical, opéra contemporain, musique contemporaine - pour 3 pianistes, 3 manipulateurs et 1 créateur vidéo
60 minutes - tout public - ouverture 12 m, profondeur 10 m, hauteur 6 m - jauge 400 personnes.

BIBILOLO, c’est comme si on avait renversé les caisses de jouets au milieu de la scène, accroché le lustre de tante Germaine entre l’horloge comtoise et le piano, allumé des bougies dans la grotte ornée et démonté le bateau pour inviter la tempête... Un spectacle acide, poétique et onirique, résolument atypique, à mi-chemin entre opéra contemporain, performance machinique et théâtre d’objets.
Malgré le sous-titre, ce n’est pas réellement un opéra, il n’y a pas de livret, pas d’histoire, ni de chanteurs. Ce n’est pas non plus un ballet, il n’y a pas de danseurs, malgré une chorégraphie millimétrée de manipulateurs-machinistes exécutée en musique. Ce n’est pas un concert, pourtant il y a trois pianistes virtuoses qui jouent de la musique contemporaine. Ce n’est pas du cirque, même si les compositions musicales portent des noms de clowns et que cela ressemble à un spectacle « par numéros ». Ce n’est pas vraiment de la marionnette, même s’il y en a au moins une, peut-être deux et plein de fils. Ce n’est pas une chambre d’enfant, mais cela pourrait y ressembler. Ce n’est pas un rêve, mais c’est bien ce qui s’en rapproche le plus.
Alors, si nous devions le classer, nous pourrions dire que Bibilolo est un spectacle résolument atypique, à mi-chemin entre opéra contemporain, performance machinique et théâtre d’objets. Nous dirions aussi que c’est un poème onirique, un opéra de chambre en douze tableaux, pour objets manipulés et claviers électroniques...

photo : © Alice Blangero
Bibilolo est un jeu de sonorités
imaginé par Marc Monnet qui, loin de tout
dogmatisme ou académisme, choisit pour sa première pièce
entièrement électronique de travailler avec des machines
qui ne sont plus à la mode. À l’évidence, il les manie
avec une savante désinvolture, pleine d’irrespect et
d’humour. Sa musique est un jeu, un babillage où la
liberté et le plaisir dominent. À la manière d’un
tableau de Bosch, elle est peuplée, dense et
grouillante, des cris d’oiseaux côtoient des tirs laser,
des chants pygmées répondent à la sonnerie d’une horloge
comtoise, tandis qu’une tempête en mer s’abat sur une
ritournelle irlandaise.
Sans me tromper, je crois pouvoir dire qu'il aime
les clowns, les automates et la liberté. En tout cas,
lorsqu'il m'a proposé de travailler à la mise en scène de
sa pièce
Bibilolo, c'est de cela
dont nous avons parlé. Je me souviens surtout qu'il m'a dit
« Tu fais comme tu veux, tu peux
couper dans la musique, tu peux cacher les musiciens,
surtout fais-toi plaisir ! »
C'est ce que j'ai fait, j'ai invité Latifa la
marionnettiste, Pioui le graphiste-élagueur et Frédéric le
vidéaste martien à jouer avec moi à l'accumoncellement
cérébral et artistique pour inventer l'improbable spectacle
: un opéra de chambre, sans acteurs ni chanteurs. Un ballet
pour animaux en plastiques, caméras miniatures, robots
exterminateurs, poulies, cordages, grande voile et ombres
portées... "
Le spectacle est à l’image d’une chambre d’enfant, la scène
est un espace-monde qui se prête au jeu des explorations et
des transformations, le lieu du rêve, du fantastique et du
terrifiant. Le lieu où les poupées sont autant maquillées
qu’écartelées, où les mécanismes de parapluie deviennent
oiseaux du Paradis, où les ombres dansent... Il n’y a pas
de narration ni une action, mais plutôt une action
d’actions. Comme dans le rêve (ou dans la succession de
numéros d’un spectacle de cirque classique), des tableaux
scéniques s’enchaînent et se transforment sans logique
apparente, la progression semble se faire par rebonds et
ruptures. Mais de la succession de ces tableaux, naît une
sensation plus intime, plus profonde et onirique, une
nouvelle vision qui prend sens et raconte une histoire
indicible.
Les acteurs principaux sont des jouets, des machineries,
des projections, des automates. Tout est manipulé à vue par
une équipe d’artistes-manipulateurs qui, selon les besoins,
sont marionnettistes, machinistes, cadreurs, éclairagistes,
chimistes... Ils effectuent leurs tâches au service des
objets-acteurs. Sans volonté de théâtralisation,
leur travail se donne à voir dans sa nécessité
fonctionnelle. Le spectacle est là aussi. Nous sommes comme
face aux rouages complexes d’une machine industrielle, où
il y a du fascinant tant dans l’objet produit que dans
l’improbable chorégraphie de ces mécanismes.
C'est à une
expérience ludique et démystifiée de la musique
contemporaine que nous souhaitons vous convier. Il
s’agit d’enfance bien sûr, mais dans ce qu’elle a de
merveilleusement libre à inventer du chimérique,
d’effrayant à jouer du cruel et d’extrêmement sérieux au
travail du jeu. C’est résolument à Jérôme Bosch, à
Boltanski (Théâtre d’ombres) et à Calder (Le Cirque) que
j’ai pensé en imaginant ce spectacle. Au grotesque, au
burlesque, au mystérieux et au retournement du monde. Car,
en suivant la dramaturgie du rêve, c’est bien la
métamorphose qui est l’action principale du spectacle.
« Cette
pièce, je l’ai faite avec une grande liberté, j’avais
vraiment envie de m’amuser, c’est-à-dire de ne rien
m’interdire, y compris quand j’imite un groupe rock des
années 60 ou une musique traditionnelle indienne.
»
Marc Monnet parlant de
Bibilolo
à Arno Fabre.
composition
Marc MONNET
mise en scène
Arno
FABRE
accumoncellement
artistique, construction et
manipulation live
Latifa Le Forestier,
Eric Dubert (Pioui),
Arno Fabre
musicien (claviers)
Lætitia Grisi, Julien
Martineau et Stephanos
Thomopoulos
vidéo live
Frédéric
Blin
création lumière
Frédéric Blin, Arno
Fabre
recherche et création vidéo
Frédéric Blin, Joris
Guibert
informatique musicale
Thierry Coduys, Sylvain
Nouguier
costume
Florence Garrabé
production et coordination
Laurence Larrouy,
Muriel Dutrait
production et diffusion
C15D
coproduction
Printemps des Arts de
Monte-Carlo
GRAME Centre national de création
musicale - Lyon
Greek National
Opera
Cerise Music
avec le soutien de
La Région Occitanie
DRAC Occitanie
CNC - Dicréam
ADMI - La Copie Privée
Occitanie en Scène
résidence
Théâtre Le Hangar
Le Moulin de Roques
La Nouvelle Digue
Gare aux Artistes
Mairie de Mazères sur
Salat
photo : © Alice
Blangero